LA COMPÉTITION
DES MÉTIERS

WorldSkills
2 > 4 février 2023 à Saint-Brieuc

Fabrice Alloyer (pâtisserie-chocolaterie) et Jérémy Demeure (mécatronique) font partie du jury de la 47e Compétition des métiers. Également anciens candidats, ils savent que cet événement constitue une aventure humaine et un sésame pour sa carrière professionnelle ! Interview.

 

Quels souvenirs gardez-vous de la Compétition des métiers ?

 

Fabrice Alloyer : Quand on est un jeune candidat, c’est une ouverture d’esprit formidable. C’est aussi l’occasion de s’inspirer d’autres corps de métiers, comme emprunter une technique aux carreleurs pour réaliser un montage en pâtisserie. Et c’est une superbe carte de visite : être médaillé, même en régional, ça compte !

 

 

 

Jérémy Demeure : Je confirme : à chaque fois que j’ai passé des entretiens d’embauche, les recruteurs m’ont tout de suite interrogé sur ma participation à la Compétition des métiers. Ce défi ouvre des portes et crée des opportunités de carrière. C’est également un moment de partage. Pour les compétiteurs, qui s’échangent des tuyaux, comme pour les jurés, qui ont plaisir à se retrouver pendant les trois jours de la compétition.

Les candidats sortent des réalisations bluffantes

 

Comment allez-vous noter les jeunes participants ?

Fabrice Alloyer : La gestuelle, l’organisation, la propreté, la maîtrise technique… tout compte en pâtisserie-chocolaterie pour livrer une œuvre aussi belle que bonne. Mon travail consiste ainsi à évaluer le rendu et des participants et à détecter le candidat le plus doué pour concourir aux épreuves nationales. Ce n’est pas un concours simple. Il faut être régulier dans sa production, livrer un travail homogène, de qualité, pendant deux journées d’épreuves qui durent à chaque fois 7h.

Jérémy Demeure : En mécatronique, les participants vont devoir réaliser une platine, c’est-à-dire une plateforme où seront placés des capteurs et des moteurs, pouvant servir à des systèmes automatisés. Évidemment, la platine doit être correctement câblée. Je vais alors regarder comment ils procèdent, si le résultat est propre, sécurisé. Je serai également vigilant au savoir-être. Ce n’est pas noté en tant que tel, mais si un participant s’énerve ou s’il manque de respect aux autres compétiteurs ou aux jurés, je le notifierai. Dans les faits, je n’ai jamais rien eu à reprocher aux participants.

Comment jugez-vous le niveau des compétiteurs ?

Fabrice Alloyer : Lors des finales nationales, les candidats sortent des réalisations bluffantes, malgré le stress et des conditions de travail pas faciles. J’ai en tête un jeune qui devait travailler sur le thème du far west. Sur un bonbon de la taille d’une pièce de 2€, il a réussi à dessiner des portes battantes et écrire, au-dessus, le mot saloon. Dit ainsi, ce n’est pas forcément impressionnant pourtant cela requiert une grande technicité.

Jérémy Demeure : Il y a clairement des candidats qui sortent du lot. Des participants qui ont une très bonne logique pour détecter les pannes et une manière pertinente d’agencer les programmes. Au-delà de ma spécialité, je suis aussi impressionné par ce que les jeunes arrivent à réaliser en charpenterie-couverture. Ils ont un vrai sens esthétique et je me sentirais bien incapable de faire ce qu’ils produisent.

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